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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:03

 2012-10-18 DiagonaleDesFous Récit (1-1)

  2012-10-18 DiagonaleDesFous Récit (03)

 

2012-10-18 DiagonaleDesFous Récit (1-2)

Prologue :

Par quoi commencer ?

- L’inscription qui a été très limite (merci Jean-Marc de m’avoir appelé pour m’indiquer que le site était de nouveau opérationnel) ?

- La préparation par la TDS (prémonitoire pour la météo) et les dernières sorties longues avec Daniel ?

- Les vidéos du parcours, visionnées à quelques jours du départ, sur le site internet qui m’ont plutôt inquiété que rassuré ?

- L’accueil avec le punch, les accras et la musique à l’arrivée à la Réunion ?

- Les randonnées sur place avec Jean-Marc au volcan de la Fournaise et au piton Maïdo où nous voyons de haut le cirque de Mafate et tout ce qu’il va falloir parcourir ?

- Le retrait des dossards où nous entrons dans l’ambiance de la course ?

- Le trajet en bus (de St-Denis à St-Philippe) qui dure 3 heures et permet au stress d’avant course de monter progressivement ?

Ce sera directement la course.

 

Saint-Philippe - Cilaos :

Le départ est donné en musique et les raideurs partent même avant la fin du compte-à-rebours. Jean-Marc et moi pouvons rapidement sortir de l’ « enclos » et nous nous trouvons sur la route à trottiner puis à courir à environ 10-11 km/h. De chaque côté de la route, j’entends les nombreux spectateurs encourager les raideurs. Cela fait à peine 5 minutes que nous sommes partis et je ne suis plus avec Jean-Marc. Au bout de 15 minutes c’est la pluie qui fait son apparition. Je continue sur mon rythme même si je me fais doubler : je suis parti pour 170 km et je ne pense pas que je serai bloqué dans la montée malgré ceux qui me dépassent. Ça y est, le passage dans le chemin des cannes arrive et on tourne à gauche. On quitte la route pour un chemin caillouteux légèrement en pente. L’alternance débute entre marche et course. J’ai trouvé un rythme et déjà ma place. Je ne me fais pratiquement plus doubler. Un petit chemin roulant permet à ceux qui le souhaitent de courir ; je préfère la marche rapide. La grosse montée ne devrait pas tarder.

Le chemin laisse enfin place à un sentier raide avec de grosses pierres et des racines en travers. L’allure diminue et je dois m’arrêter à plusieurs reprises lorsque des passages plus techniques se présentent et qu’un petit bouchon se forme. Qu’à cela ne tienne, je ne cherche pas à doubler, j’aurais le temps plus tard : je m’économise. Au bout de quatre heures de montée que je n’ai pas vu passer, j’arrive au « sommet » et le terrain se dégage. 1Je cours jusqu’au ravitaillement Foc-Foc. J’y aperçois un raideur dans une couverture de survie (je doute qu’il puisse repartir s’il est déjà dans cet état après quelques heures de course).

Un bon thé chaud et je repars tout de suite. Je profite que le terrain le permet pour courir ; je ne marche que dans les montées et je double pas mal de raideurs. Ce petit désert est agréable et j’ai de bonnes sensations. Mais à l’approche du ravitaillement, un moment d’inattention et mon pied accroche une pierre : c’est la chute. Je saigne au genou et à un doigt dont la peau s’est arrachée, mais heureusement je n’ai pas mal. En tout cas que cela me serve de leçon : je dois rester vigilant. Au ravitaillement de la route du volcan, nous avons droit à du YOP. Cela fait du bien et j’en prends deux petits que je mets dans les poches latérales de mon sac.

Je ne m’attarde pas en raison de la pluie et du froid et je repars en courant sur cette plaine de sable jusqu’à la petite montée du « rempart » vers l’oratoire Ste-Thérèse (un autel comme on en trouve beaucoup à la Réunion) que je fais à la marche. Le sentier descendant devient technique en changeant de revêtement : sable, scorie, terre. Après quelques traversées de route j’arrive à Piton Textor et décide de me faire soigner le genou et le doigt en allant directement à l’infirmerie : désinfection et pansement.

Je fais le plein d’eau, mange un peu et repars pour une bonne descente, à travers des pâturages ressemblant à des paysages de Normandie.2 Le sentier de boue collante et glissante est bordé d’une barrière en barbelés et ponctué de quelques échelles permettant de passer les clôtures. Le bruit assourdissant des crapauds fait croire à des rafales mitraillettes. Je finis par déboucher sur une route que je suis jusqu’au ravitaillement de Mare à Boue (la bien nommée !). De nombreuses personnes encouragent les raideurs sur cette partie malgré la pluie. Je prends de la soupe qui me permet de me réchauffer un peu, trois cuisses de poulet et je repars pour près de 1000 mètres d’ascension vers le Piton des neiges.

Le début se fait en pente douce. Puis les pâturages laissent place à une végétation plus sauvage (lande, buissons). La pente se durcit, l’eau ravine de toute part et le terrain devient plus glissant. La boue est omniprésente et les flaques que j’évitais au début sont tellement grandes et nombreuses qu’il n’est plus possible et inutile de contourner.3 Il faut éviter de penser et persévérer sans réfléchir. La route de Kerveguen se poursuit dans une petite forêt de buisson montagneux où la végétation est variée. Au sommet, j’aperçois la caverne du four (gîte) où se trouve le ravitaillement marathon. Le temps est clair et il a cessé de pleuvoir depuis quelques minutes déjà. Il faut aller jusqu’au gîte pour pointer et revenir sur le chemin qui descend tout droit pour Cilaos.

La descente sur Cilaos (7km et 1300m de dénivelé) est assez technique (rochers et racines) d’autant que la pluie refait son apparition. On m’avait promis au ravitaillement le soleil à Cilaos : faut jamais croire les bénévoles. Mais finalement, une fois descendu en dessous de la couche nuageuse, je vois bien le soleil sur la ville. Malgré un passage sur une route

descendant, je préfère continuer en marchant vite (même si je me fais doubler par quelques raideurs). A l’arrivée au stade, je prends mon sac et file directement me doucher. Malgré qu’elle soit froide, la douche fait du bien et surtout les vêtements propres que j’enfile. 4En changeant de chaussettes, je vois aussi l’effet des 16 heures de pluie sur mes pieds. La peau est complètement flétrie mais je n’ai pas d’ampoule. Je décide de garder les chaussures et de ne pas prendre celles de mon sac d’assistance qui accrochent moins. Je dépose mon sac et pars manger (poulets et riz sont proposés). Je fais le plein d’eau pétillante, prends une pomme et repars.

 

Cilaos – Halte-là :

Je croise sur la route Mike, avec qui nous avions partagé la chambre lors de la TDS fin août : il vient faire le raid des Bourbons qui part de Cilaos à 4 heures du matin. Je ne m’attarde pas trop. Le chemin débute par une descente, le sentier des Sources puis le sentier de Bras Rouge, à flan de falaise longeant une rivière en se rapprochant de son lit. 5Je finis par la traverser et entame alors une montée sévère sur l’autre flan. L’humidité est telle que les gouttes me perlent le front. Bien que je sois abrité du soleil par des arbres et des bambous et que je me sois changé une demi-heure auparavant, je suis en nage.

A la croisée d’une route, je refais le plein d’eau et mange quelques quartiers de pommes avant de repartir pour le sentier Taïbit dont la pente s’accentue. Sur le chemin, à l’îlet des Salazes, je m’arrête pour prendre un thé (avec je ne sais quelles herbes). La forêt se densifie puis le chemin revient à flan de falaise en approchant du sommet. La descente n’est pas technique et j’en profite pour courir mais je m’arrête pour mettre ma frontale (il y quand même quelques pierres et racines que je préfère voir et la nuit commence à venir). J’entends la musique et vois la lumière du ravitaillement. J’y prends une soupe et repars sans m’attarder.

Après 90km, j’ai envie de vomir mais je n’y arrive pas (probablement à cause du cachet anti-vomitif que j’ai pris auparavant). Je poursuis toutefois la montée jusqu’à la plaine des Tamarins mais que je ne vois pas dans le noir de la nuit. Je passe le col des Fourches et entame la descente technique qui débouche sur une route forestière qui m’emmène jusqu’au Sentier Scout.

La descente est douce et je traverse quelques ravines. Après une petite montée, la nouvelle descente se fait sur un sentier de racines glissantes.6 J’ai de nouveau envie de vomir mais je n’y arrive toujours pas. Toutefois, au bout de quelques minutes j’ai un regain de vitalité et le terrain me le permettant je me mets à courir et rattrape quelques raideurs. Suis-je moins vigilant avec cette euphorie qui me gagne ? Mon pied glisse sur le côté et je m’étale par terre. Mon front touche le sol, mais je n’ai rien. C’est un avertissement : avec la nuit et le terrain glissant, je dois être prudent. Je reprends mon rythme et rattrape un groupe en haut d’une montée avant de le lâcher dans la descente. Je pense être arrivé à l’îlet à Bourse, d’autant qu’après la traversée d’un pont de singe une bénévole m’indique que je suis à 10 minutes du ravitaillement. Mais la montée n’en finit alors qu’elle ne figure pas sur mon profil de la course. Je continue mais j’ai hâte d’arriver. Après une demi-heure je l’atteins.

Je continue ma progression dans Mafate avec de nouveau une descente pour traverser une rivière et remonter à flan de remparts. La main courante sur la gauche est probablement signe de la dangerosité du

chemin : je redouble d’attention. La musique que j’entends m’indique que je suis arrivé. Il y a quelques personnes qui s’arrêtent dormir mais je préfère ne pas m’attarder.

Je repars de nouveau pour un tronçon descente-rivière-montée, mais je suis fatigué et progresse lentement. Le jour commence à se lever et j’entends le chant des coqs des différents ilets qui raisonnent dans tout le cirque. La levée du jour est agréable même si cela ne fait pas aller plus vite. Je me fais doubler par plusieurs raideurs et m’aperçois de la différence entre eux et moi, car ils disparaissent très vite de mon champ de vision. J’arrive toutefois à l’école de Roche Plate. Ma halte est rapide. Je fais le plein d’eau car la montée est annoncée comme rude. Je pense mettre entre deux et trois heures et a priori sous le soleil. Avant de partir je demande où se trouve les toilettes. On m’indique l’opposé du départ. En m’y rendant, je croise un gars qui en revient. Il m’indique que c’est très sale et qu’il n’a pas pu faire hormis d’y laisser ce qu’il venait de prendre au ravitaillement. Je fais demi-tour et pars directement pour Maïdo.

7Je quitte l’îlet en m’engageant dans une forêt, le long d’un ruisseau. Le chemin en pente douce se découvre progressivement et je m’engage ensuite dans la fameuse montée. J’y vais doucement et croise à plusieurs reprises des randonneurs en sens inverse. Tous s’arrêtent pour laisser passer les raideurs et les encouragent. Avec quelques pauses la montée se fait sans trop de mal : les différents passages à l’ombre sont très agréables et rendent la montée pas trop difficile. Sur la fin, j’entends les applaudissements et les encouragements des supporters installés sur le piton Maïdo qui attendent les raideurs. Je les vois aussi avec hélas la distance et la dénivelée qui nous séparent encore … ça y est, j’y suis. Les applaudissements sont pour moi. Je les remercie et ressens au fond de moi un peu de fierté. L’émotion est également présente. L’arrivée n’est pas proche mais je suis sorti de Mafate et me rappelle ce que j’avais dis deux jours plus tôt avec Jean-Marc : « Arrivé ici y a plus qu’à laisser rouler et c’est fini ». C’est vrai ; mais le problème c’est pour rouler. Il faut des roues et je n’en ai pas. Je marche sur les petits chemins poussiéreux et vallonnés jusqu’au ravitaillement qui est à 800 mètres. 8

La plante de mes pieds me brûle. Orange, banane : c’est tout ce que je prends et je repars tranquillement avec le plein d’eau car la descente est longue. Un couple (Hélène et Julien) qui vient de s’installer à la Réunion, accompagné d’un ami (Jean-Baptiste) se propose pour m’accompagner dans la descente. Hélène se met devant et me demande s’il faut accélérer ou ralentir. Julien ne se plaint pas d’être derrière moi. La descente que j’imaginais être longue et monotone est finalement très agréable. Nous discutons tout au long. Hélène et Julien s’arrêtent de temps en temps pour prendre des photographies puis me rattrapent. Le paysage est malgré tout varié : sous-bois au début et champs de cannes à la fin avec des marches de deux mètres avec des rondins qui sont malgré tout cassantes. Arrivés à Sans-souci, nous nous séparons et je les remercie pour ce bout de chemin très agréable. Pomme, orange, banane et jambon au ravitaillement, mais en quantité homéopathique.

9En repartant du ravitaillement, j’aperçois un snack-bar et miracle, je vois de l’Orangina. J’en achète deux et en bois une bouteille immédiatement puis je repars. Hélas, 200 mètres plus loin, je vomis l’Orangina, les pommes et le reste. Un bénévole qui m’a vu me propose de l’eau pétillante en remplacement. Après la descente bitumée, j’arrive sur la rivière des

galets par un passage plus ardu entouré de buissons brûlés lors d’un précédent incendie. Malgré un parcours permettant la course, j’opte pour l’allure de marche rapide. Un raideur du coin m’indique que nous n’avons plus qu’une petite montée pour arriver au ravitaillement de Halte-là. Nous évoquons la distance restant à faire et estimons arriver entre minuit et 1 heure du matin. Je vais directement voir les podologues. Les tentes sont quasiment vides. Une kiné me propose de me masser les jambes en attendant un podologue. J’accepte. Une deuxième kiné vient pour l’autre jambe et une troisième me propose d’aller chercher mon sac d’assistance. Un ravitaillement trois étoiles ! Je lui indique mon numéro de dossard (1492) et précise « Christophe Colomb » pour s’en souvenir. J’ai droit à bon massage tonique. Lorsque la kiné revient avec mon sac, elle m’indique avoir eu du mal car mon nom n’est pas Christophe Colomb mais Denis Bouteille. Les deux autres kiné et moi avons un fou-rire et je précise alors que j’avais indiqué Christophe Colomb pour qu’elle se rappelle de mon numéro de dossard qui correspondait à l’année de la découverte de l’Amérique par celui-ci.10 Je lui précise en plaisantant que je pensais qu’un kiné avait suivi un minimum d’années d’études … Le podologue qui intervient se rappelle à moi en soignant mes ampoules. Il me fait deux nouveaux bandages aux pieds et me mets des chaussettes propres. Je garde mes autres vêtements et quitte l’infirmerie en remerciant beaucoup les volontaires qui m’ont permis de décompresser. Je reprends deux YOP au passage avant de partir en direction de Possession.

 

Halte-là – St-Denis :

C’est une montée de 6km qui m’attend au travers de champs de canne au début puis sur le chemin Kaala. La descente escarpée nous mène sur le chemin Ratineau. Ces montagnes russes sur des chemins parsemés de rochers et d’arbres auxquels je m’accroche dans les descentes me paraissent interminables. J’ai l’impression de passer plusieurs fois au même endroit. Le chemin finit par s’élargir et devient roulant au point de me permettre de courir. Je dois allumer la frontale avant d’arriver au ravitaillement et j’opte alors pour la marche rapide. J’aperçois les lumières du ravitaillement mais finalement je dois faire plusieurs zigzags en longeant une ravine avant d’y arriver. J’ai l’impression de revenir sur mes pas.

12Je badge et je repars quasiment immédiatement après trois quartiers d’orange. Nous sommes en ville et je continue en longeant la route. J’aperçois un bar et en profite pour acheter une Schweppes agrumes (il n’y a pas d’Orangina) et je continue mon chemin sous les applaudissements. Un gars qui a dû abandonner pour cause de tendinite m’accompagne une partie. Il me quitte et je continue alors seul. Mais le manque de sommeil couplé à la fatigue donne un mélange détonnant : je suis littéralement dans la course : c’est-à-dire dans la « diagonale des fous ». Je crois effectivement que je perds la raison quelques temps. Je veux de nouveau un Orangina. Je déambule dans les rues à la recherche de boutiques. Il me semble revenir sur mes pas (les gens me disent que je suis dans le mauvais sens et je leur réponds que je vais chercher un Orangina). Je me retrouve de l’autre côté d’une route nationale que je ne peux pas traverser sans risquer de me faire écraser. Une passerelle me permet toutefois de traverser. La raison revient-elle ? Je me concentre difficilement et me persuade qu’il est illusoire et inutile de rechercher cette boisson dans cette partie de la ville et que je dois me remettre en course. Je croise des gens et leur demande par où aller. Ils m’indiquent tout d’abord le ravitaillement qui est à 100 mètres mais je leur réponds que j’y suis déjà allé.

Je continue donc dans la direction qu’ils me donnent. En sortie de ville c’est un chemin de grosses pierres noires que je dois monter. Je m’arrête souvent et m’imagine je ne sais pourquoi qu’il faut le faire

plusieurs fois (une fois au début, une fois parce que j’ai un sac et une dernière fois pour sortir). Je ne suis donc pas encore tout à fait lucide. Mais qu’à cela ne tienne je poursuis doucement ma montée en faisant des pauses régulièrement. Les raideurs me doublent en me demandant si cela va et je les rassure. Au bout d’un certain temps, un raideur me prend par le bras, me dit que je titube et me conseille de dormir un peu. Je l’écoute et m’assieds sur le bas côté du chemin. Je sursaute à plusieurs reprises et après un dernier soubresaut je regarde ma montre. Il est 2h du matin. Ce n’est pas possible ! Il me reste encore 10km. J’aurai dormi deux heures ? Je suis un peu déçu d’avoir trop dormi mais je me sens finalement bien. Je reprends mon ascension d’un bon pied. Je double quelques raideurs et finis par déboucher sur une route qui serpente. Je double un autre raideur qui s’étonne de me voir : c’est celui qui m’a conseillé de me reposer. 11Je n’ai donc pas dormi deux heures mais deux minutes. Mais alors comment expliquer tout le temps perdu ? Je regarde mon Garmin et m’aperçois que j’ai 5km de plus que prévu. Ma micro-sieste m’a peut-être permis de récupérer la raison et je réalise alors que j’ai dû errer pendant 5km à la recherche d’un Orangina. Peut-être ? Peu importe. Il me reste 10km à faire et j’espère les faire le plus rapidement possible. Je continue sur un bon rythme avec mon nouveau compagnon de route. Il est toulousain. Nous entendons de la musique et nous demandons s’il s’agit d’un point de ravitaillement vers lequel nous allons ou dont nous nous éloignons. Nous finissons par arriver à un autre point de ravitaillement : Colorado.

Il ne reste qu’une descente. Je mange quartier d’orange sur quartier d’orange. Je ne peux manger ou boire que cela (comme à Embrun : la même galère !). Au fur et à mesure que le bénévole coupe les oranges, je mange les quartiers. Deux oranges y passent. Je repars alors avec le toulousain. Bien que la descente soit technique, nous nous mettons à courir et nous doublons plusieurs groupes. Nous rattrapons une fille qui est sur le raid des Bourbons. Elle connait bien le terrain (elle l’a fait en reconnaissance). Je la double mais n’arrive pas à la lâcher. Je sens que je suis limite et lui propose de repasser devant pour plus de sécurité. Mon compagnon, que j’avais lâché, revient sur moi et nous terminons ensemble la descente sur St-Denis. Je m’arrête toutefois une dernière fois pour prendre une photographie du stade éclairé. Le chemin débouche sur la route. Encore deux ou trois cents mètres et j’entre dans le stade. Je prends la piste pour faire les derniers deux cents mètres. Je filme mon arrivée. Il n’y a pas beaucoup de personnes.

 Je franchis la ligne.     ... Ça y est : j’ai survécu !

13

 

Epilogue :

Peut-être suis-je un peu déçu de n’avoir pas été plus rapide et d’avoir perdu du temps à certains moments. Mais finalement, je mets à peu près deux fois le temps du premier ; ce n’est pas si mal que cela. Je n’étais pas si confiant que d’habitude au départ de la course : le type de parcours, la météo, l’absence de bâtons m’inquiétaient beaucoup. Je suis donc content de l’avoir terminé dans les conditions que l’on a eu (l’eau du départ, les ampoules aux pieds et la « perte de raison »). Je garde surtout un

souvenir d’une course aux paysages variés et changeant ponctuée de spectateurs encourageant les raideurs et de bénévoles toujours prêt à rendre service. Et même si au bout de 50km de course je me disais qu’une fois « finisher », je n’en reparlerai plus ; au bout de 170km,

... je peux dire que je reviendrai peut-être pour j’espère...

... de nouveau "survivre" !... 

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  Sans titre-1

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