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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 08:15

Merci à Denis BOUTEILLE pour ce récit de course passionnant de "L'Endurance Trail" 116 kms et 4370m Dénivelé !
mais, pour de plus amples renseignements, voir le site de l'organisation et le programme des réjouissances 2009
http://www.vo2.fr/templiers/telecharger/templiers_09.pdf



"...  A l’arrivée à Nant, le moral est encore bon malgré les flaques sur la route (signe de terrain probablement gras). En passant par le salon du Trail, pour aller chercher nos dossards, nous (Sylvain, Jean-Marc et moi) passons devant les différents stands et récupérons à peu près tous les prospectus des différents trails proposés sur place pour 2010. Certaines courses sont déjà programmées, mais il reste encore des trous dans le calendrier. Nous y retrouvons également Laurence, Jean-Louis et Xavier qui viennent de récupérer leurs dossards.

 Un petit coup de téléphone à Bernadette pour dire que tout va bien et elle m’apprend que le parcours a été légèrement modifié. Il faut dire qu’il est tombé 10 cm d’eau par m² il y a deux jours et que la course aurait été annulée si elle avait eu lieu ce jour-là. Il n’empêche que le temps annoncé pour le lendemain est correct avec seulement quelques risques d’averses en fin de journée.

  Après une petite nuit, nous nous présentons au départ avec 15 minutes d’avance sans trop de pression. Le contrôle des sacs ne prend pas trop de temps et nous sommes rapidement dans le sas de départ. A trois minutes du départ, la traditionnelle musique « résonne » et les fumigènes rouges s’allument pour donner le départ.
 Nous pouvons nous élancer sur la route qui serpente et nous fait quitter Nant en légère montée. Nous rattrapons au bout de 300 mètres Xavier et Jean-Louis. Dès les premiers lacets, Sylvain lance une accélération. Je préfère le laisser partir : je n’ai pas les capacités de rivaliser.  La course est longue, j’aurai probablement l’occasion de le revoir. Je continue avec Jean-Marc tout en discutant de temps à autre. La route fait place au chemin et la pente s’accentue. Je descends mes manchons aux poignets car il fait malgré tout chaud. Nous arrivons à Sauclières (15km), premier ravitaillement en eau uniquement, en 1h42.

Je m’arrête uniquement pour prendre mes bâtons (nous n’avions pas le droit de les utiliser avant) et repars immédiatement. Jean-Marc me suit. Nous attaquons alors la montée en plusieurs étapes  vers Saint-Guiral. Les jambes sont bonnes et les chemins roulants malgré tout. La dernière montée est un peu plus raide mais ne présente pas de difficulté particulière. Ma frontale présente des signes de fatigue et je pense qu’il faudra que je change les piles pour la prochaine nuit. En raison de la fraicheur de la nuit et du vent, je remonte les manchons et entame la descente. Nous profitons de la levée du jour pour prendre une photo.
 La plante des pieds commencent à me chauffer et mon pied droit me fait mal. J’arrive à Dourbie (39km)  en 4h50 et retrouve Jean-Marc, mais ne vois pas Sylvain. J’imagine qu’il doit avoir 15 minutes d’avance.

Je me ravitaille correctement  (pain, fromage, coca, eau pétillante et quelques gels). Je prends également le temps de mettre de la Nok sur les pieds. Aie ! Je m’aperçois que j’ai une ampoule. Supportant difficilement les ampoules, je crains le pire. Je positive et me dis que cela me servira d’expérience pour le Marathon des Sables de l’année prochaine. Le jour est levé et je range ma frontale. Je repars avec Jean-Marc pour la montée vers le Mont Aigoual. La première partie se fait à un rythme soutenu. Je lève la tête pour espérer apercevoir Sylvain parmi les coureurs qui serpentent plus haut mais je n’aperçois hélas aucun blouson jaune. Tant pis, ce sera pour plus tard peut-être. Je prends un petit caillou comme je le fais à chaque course en souvenir des montées et le glisse dans le sac.
 Les chemins roulants en léger faux plats montants ou descendants se succèdent et nous alternons avec Jean-Marc des courses ensemble et des moments où l’un de nous prend 100 mètres d’avance sur l’autre. J’arrive au 3ème ravitaillement (57km) avec 2h30 d’avance sur la barrière horaire.

Un arrêt rapide, le temps de prendre une soupe, du pain et du fromage et me voilà reparti une fois de plus avec Jean-Marc. A peine sortis, nous voyons un autre coureur dans l’autre sens, une ru-balise nous séparant. Un coureur nous dit en plaisantant, qu’en passant dessous, nous gagnerons une heure sur le parcours. Je n’ose pas croire que nous faisons quasiment un aller-retour et continuons notre chemin. 200 mètres avant le sommet du Mont Aigoual, nous nous faisons contrôler et entamons effectivement un quasi demi tour pour revenir vers notre point de départ. Le vent souffle énormément et après une petite photo, nous redescendons en courant pour ne pas avoir trop froid.
 Jean-Marc se détache et je le perds de vue. Les petites monotraces, sur lesquelles mon genou droit me fait mal à plusieurs reprises lorsque je pose mal mon pied, font place à des chemins stabilisés. Je me motive et me dis qu’il faut oublier la difficulté et profiter de ces possibilités pour courir véritablement. Je rattrape alors la bonne dizaine de coureurs qui m’avait doublé durant la première partie de la descente plus technique et rejoins Jean-Marc au ravitaillement de Camprieu (70km) avec 2h50 d’avance sur la barrière horaire.

Je remets encore de la Nok, me ravitaille et annonce à Jean-Marc que la chasse à Sylvain est lancée. Le parcours est en théorie relativement plat jusqu’au prochain ravitaillement avec une descente finale. Nous atteindrons alors les 87km et je pense que Sylvain commencera à avoir des signes de fatigue. Le parcours alterne effectivement des petits coups de cul et des tronçons où nous pouvons courir. Je dois m’arrêter pour un arrêt « technique » et Jean-Marc en « profite » pour me lâcher. Je reprends la course, mais j’ai du mal à suivre ma progression sur le profil de la course et j’attends avec impatience la descente vers Trèves. Je grimpe depuis plus de vingt minutes alors qu’il n’y a pas de montée en théorie. Je me dis que cela doit être la modification que l’organisation a faite en raison des conditions météorologiques. J’ai quelques difficultés mais je pense à nouveau que je ne suis pas le seul et qu’il faut passer au-delà de cette « souffrance ». La descente tant attendue arrive et j’atteins alors l’avant dernier ravitaillement (87km) avec 2h30 d’avance sur la barrière horaire ; je peux donc toujours envisager une arrivée avant minuit. Je rentre dans la salle du ravitaillement et j’aperçois alors Jean-Marc (arrivé depuis près de 10 minutes) qui discute avec Sylvain. Ça y est, pour moi c’est gagné. Je suis sûr maintenant que l’on entre dans le dur et que je suis avec les gars que je terminerai devant eux. Mentalement, j’ai le dessus. Sylvain nous dit qu’il a peiné dans le dernier tronçon et qu’il commence à avoir du mal. Dans un élan de solidarité, je propose de terminer à trois. C’est une première pour moi. L’esprit de compétition est souvent vecteur de motivation pour moi ; mais ce qui est dit est dit et je m’en tiendrai à ma promesse.

Nous repartons alors sereinement pour la prochaine étape des 100km (une première pour Sylvain et Jean-Marc). Je profite de la montée où nous marchons pour appeler Bernadette et Daniel (resté à Marne pour cause de blessure, soi-disant) pour les tenir informés de la progression). Je demande à un coureur de nous prendre en photo à trois sur cette montée.
 A ce moment de la course, une chose est sûre pour Sylvain et Jean-Marc : il n’y aura pas de PTL (Petite Trotte à Léon) cet été ; ce genre d’épreuve n’est pas pour eux. Après la montée, Jean-Marc éprouve quelques difficultés et ne peut plus courir. Persuadé d’être finisher et rassuré que nous terminerons ensemble, il a du mal à aller au-delà de ses limites. Nous nous calons alors sur son allure, en essayant toutefois d’avoir un rythme de marche rapide. La nuit tombe et bien que le parcours soit roulant, nous atteignons en marchant le ravitaillement de Revens (100km). Hélas, nous n’avons plus que 1h40 d’avance sur la barrière horaire. Certes nous terminerons, mais probablement pas avant minuit. La pause est appréciée de Sylvain et de Jean-Marc qui en profite pour mettre sa veste. Je remets une dernière fois de la Nok car le dernier tronçon est composé d’une descente très technique, d’une bonne montée et d’une dernière descente. Bien qu’il n’y ait que 16km, nous allons probablement mettre 4h !

Nous repartons alors pour atteindre l’arrivée. Après 3km d’une « gentille » descente et montée, nous attaquons la partie technique descendante. La pente est plus marquée, les nombreux passages avec rochers sont glissants et la fatigue accroît encore plus la difficulté (j’ai une pensée pour  Dom du TCT qui passera là dimanche alors qu’il aura plu samedi). A plusieurs reprises nous devons mettre les mains et les fesses par terre pour descendre. Jean-Marc se sent un peu mieux mais c’est au tour de Sylvain d’être un peu à la traine. Le rythme de progression est très faible, mais nous finissons par arriver en bas pour traverser la rivière (Sylvain ne voyant pas le passage à sec à droite ni la corde à gauche y vas franchement tout droit). Un bénévole nous dit que nous en avons pour 1h de montée. Sylvain « propose » alors de faire quelques pauses durant celle-ci. La montée débute doucement mais nous nous trouvons rapidement à devoir enjamber des rochers hauts de 80cm que Sylvain n’apprécie pas. La montée redevient plus classique au travers d’un chemin serpentant. J’essaye d’imprimer un rythme régulier et pas trop dur. Jean-Marc commence à avoir envie de dormir. A mi-hauteur un bénévole emmitouflé dans un duvet nous indique encore 2 à 3km pour le sommet. Sylvain profite du passage plat au sommet pour mener la marche et je souris intérieurement car je l’entends émettre des petits cris tous les deux pas. La descente se présentant, je repasse en tête. J’aperçois les barbelés sur la droite dont je me souvenais de l’édition 2004. Mais finalement, nous nous écartons et la technicité s’accentue. Les passages en dévers  avec corde pour se tenir se succèdent. Je finis par lâcher Sylvain et Jean-Marc et descends pourtant très doucement pensant qu’ils me rattraperont vite. Rien n’y fait, j’arrive dans le village où quelques spectateurs qui attendent probablement des concurrents derrière m’encouragent et me félicite. Je continue jusqu’à 100m de l’arrivée et attends mes compagnons. Quelques coureurs passent mais toujours pas de Sylvain et Jean-Marc. J’entends le speaker qui annonce les 21 heures de course. Deux coureurs passent encore devant moi et voilà Jean-Marc et Sylvain. Nous nous mettons alors à courir pour les 100 derniers mètres et franchir ensemble enfin l’arrivée après 21h01’54’’ d’effort.

 
Nant, le 24 octobre 2009 à 1h01’54’’ du matin

Denis


( à noter également que 2 autres Torcéens participaient au Festival des Templiers
 Loïc GUENNO et Dominique COURBOULIN sont FINISHER de l' ULTRA des TEMPLIERS (70kms)
 en 12h25 et 12h32 !...) 



"Sincèrement Denis, BRAVO ! Me dire qu'en arrivant au bout de ma course il me resterais trois fois rien.......juste un marathon..... Vraiment BRAVO !
Bravo aussi à Dom, Car nous nous sommes suivis/précédés jusqu'à La Dourbie (KM39) et la dans la montée, il est parti (ou c'est moi qui suis resté scotché , je ne sais plus trop !). Et j'ai été très salement surpris de le retrouver allongé avec un bénévole à coté de lui à 2 km du dernier ravito (une p.... de descente technique de 2 km), je suis resté un peu avec lui mais il m' a annoncé abandonner !!! car incapable de se ravitailler depuis 2h !
Je termine à la rue en 12h 25 (moi qui rêvais à moins de 11h...le charlot !) le temps de me remettre et qui je vois arriver..... notre DOM 7' derrière moi qui, comme il sait si bien de le dire poétiquement, a décidé de "se sortir les doigts du...." et de terminer au mental, ..vraiment BRAVO !

Sinon, le bilan pour moi: j'en ai vraiment bavé et avec une prépa qui s'est bien passée, aucune blessure, aucun pb d'alimentation ni d'hydratation durant toute la course ....juste une incapacité technique à bien monter et surtout à bien descendre. du coup je me suis détruit les quadriceps très tôt (km40) le reste a été long,pénible et frustrant car dès que le terrain le permettait je courrais et rattrapais ceux qui me déposaient en montée et/ou en descente !!
Bref belle course mais pas pour moi, même sur un trail (et j'en referais !) il faut que je puisse courir plus que 20% du temps !"
                                                  Loïc
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